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On dit souvent que la rupture d’anévrisme n’entraîne aucun symptôme.Faux ! Non seulement il peut y
avoir des signes d’alerte, mais vous êtes plus à risque si vous avez du
cholestérol, de l’hypertension ou du diabète. Les signes qui doivent vous
amener à consulter en urgence.
Reconnaître les signes d’une rupture au cerveau
Environ 1/3 des personnes porteuses d’un anévrisme connaissent une alerte
quelques jours ou semaines avant une rupture. Il s’agit d’une fissure de
l’artère… Un accident transitoire ischémique (AIT) apparaît brutalement et
dure de trente secondes à dix minutes.
Les symptômes :
Le premier, commun à la plupart des patients, est un
mal de tête très violent et brutal.
Cette douleur est souvent accompagnée de vomissements et de nausées, avec
une sensibilité accrue à la lumière et au bruit. La personne peut perdre
connaissance ou même sombrer dans le coma, pour les cas les plus graves.
D’autres troubles, plus rares, peuvent apparaître, comme une paralysie
passagère, la maladresse d’un membre...
Reconnaître les signes d’une rupture aortiqueDe
la même manière que pour le cerveau, certaines signes témoignent d’une
fissure de l’artère quelques jours ou quelques semaines avant l’anévrisme au
niveau de l’abdomen et du thorax.
Les symptômes :
On retrouve souvent une douleur et une sensibilité intenses et brutales au
niveau de l’estomac ou du bas du dos, qui peut s’étendre au thorax. Puis la
fissure est colmatée par l’organisme et les signes disparaissent jusqu’à la
rupture.
A savoir : Ce
n’est pas systématique, mais au moment de l’incident, la personne peut
présenter une
différence de pouls entre un bras et l’autre.
Un signe de plus auquel il faut rester attentif pour ne pas passer à côté.
Anévrisme : que faire en cas de symptômes ?
Certaines personnes, les symptômes s’estompant, oublient vite l’incident
précurseur d’anévrisme et retournent à leur quotidien. Pourtant, en cas de
doute, n’hésitez pas à consulter en urgence dans un service de neurologie
qui prescrira un certain nombre d’examens : prise de sang,
échographie-doppler, électrocardiogramme... Si l’anévrisme est avéré, un
traitement et une surveillance peuvent être instaurés pour éviter l’accident
grave. Sachez-le : Un tiers des anévrismes sont découverts par hasard, lors
d’un bilan de santé ou lors d’examens pour toutes autres raisons médicales.
Se
faire dépister pour un anévrisme au cerveau
On ne connaît pas encore les causes exactes d’un anévrisme. Il existe
cependant des formes familiales (un cas sur dix). Aussi, un dépistage (par
scanner ou IRM), peut être proposé quand un ou deux parents proches ont été
touchés. N’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant. Celui-ci vous
conseillera un spécialiste. Si l’anévrisme est découvert lorsqu’il est
encore petit (moins de 6 mm) et qu’il n’y a aucun symptôme, une surveillance
en général est préconisée tous les 6 à 12 mois. Grâce à la surveillance, la
plupart des patients sont aujourd’hui opérés dès que le seuil limite
préventif est atteint. Anévrisme abdominal : un dépistage plus facile On
découvre parfois l’anévrisme de l’aorte abdominale au cours d’une
échographie pour une toute autre maladie. Il arrive aussi que votre médecin
généraliste le dépiste à la palpation : il peut sentir au niveau du ventre
une masse battante suspecte. Dès 60 ans, n’hésitez pas à lui demander. En
cas de doute, il prescrira des
examens de contrôle, comme une échographie
abdominale ou un scanner. Si l’anévrisme est confirmé, une
surveillance annuelle est mise en place
lorsqu’il ne dépasse pas 40 mm (le diamètre de l’aorte est de 20-25 mm).
Grâce à la surveillance de l’aorte, la plupart des patients sont aujourd’hui
opérés dès le seuil limite préventif atteint.
Des traitements pour éviter la rupture
Pour le cerveau : Le médecin utilise l’embolisation dans plus de 70 % des
cas. Un petit cathéter est introduit dans l’artère fémorale, au pli de
l’aine, puis remonté par les vaisseaux jusqu’au cerveau. Sous contrôle
échographique, il dépose des spirales en platine souples dans la poche de
l’anévrisme, destinées à le boucher et à consolider l’artère fragilisée.
L’intervention, qui se déroule sous anesthésie générale, ne laisse pas de
cicatrice. La récupération est plus rapide qu’avec une chirurgie classique :
cette dernière nécessite une ouverture de la boîte crânienne. Pour l’aorte
abdominale et thoracique : Le traitement consiste à clipper l’anévrisme (il
est alors séparé du reste de la circulation sanguine) ou à poser une
prothèse par cathéter ou chirurgie.
Etes-vous à risque ?
L’origine de l’anévrisme est mal connue. Mais il peut
toucher tout le monde, aussi bien enfant (rare) que personne âgée, femme ou
homme. Il est soit congénital (une anomalie de l’artère se développe en
anévrisme au fil du temps), soit "acquis", c’est-à-dire causé par le
développement d’une maladie cardio-vasculaire (qui peut provoquer une
fragilisation de la paroi des artères et faire apparaître un anévrisme).
Vous avez un risque accru : - Si un ou des
proches de votre famille ont eu un anévrisme - Si vous êtes atteints de
pathologies cardio-vasculaires (hypertension
artérielle,
diabète,
taux élevé de
cholestérol...).
A savoir : La sédentarité, le tabagisme, l’abus
d’alcool et l’obésité augmentent les risques d’anévrisme.
Qu’est-ce qu’un anévrisme, exactement !
Certaines personnes naissent avec une
fragilité des vaisseaux, qui demeure ignorée
parce qu’elle n’occasionne souvent aucun symptôme. Au fil du temps, la paroi
d’une artère se dilate peu à peu et forme un petit ballon de plus en plus
mince et fragile, appelé anévrisme. Si elle grandit et se dilate trop,
l’artère peut alors se rompre à tout moment. Les anévrismes peuvent se
former à différents endroits. On parle souvent du cerveau, mais le type le
plus courant est celui de l’aorte abdominale et du thorax, la plus grande
artère du corps, qui achemine le sang du cœur aux organes. On retrouve aussi
l’anévrisme des membres au niveau du pli du genou. SourcesRemerciements au Dr Jean-Loup Dervaux, médecin et auteur de l’ouvrage Infarctus et maladies cardio-vasculaires chez la femme, Ed. Dangles
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