Régime légal
Le
régime légal correspond aux avantages
minimaux accordés aux salariés, en l'absence
d'accords
collectifs
ou de conventions, généralement plus
favorables à leur égard.
Le
régime légal des congés payés est, comme son
nom l'indique, celui qui est défini par la
loi. Mais dans de nombreuses sociétés, les
salariés peuvent bénéficier de dispositions
plus favorables, provenant de la convention collective,
d'un accord
collectif,
ou bien des usages.
Rien n'empêche toutefois à un employeur
d'accorder des avantages spécifiques à son
personnel. Le régime légal correspond en
réalité aux avantages minimaux accordés aux
salariés d'une entreprise.
Obligation légale
L'employeur ne peut priver le salarié de
congés payés. A contrario celui-ci est
obligé de les prendre, en toute théorie.
Congés non pris
Aucune disposition
légale n'empêche le salarié de continuer à
travailler au sein de l'entreprise. Il
percevra alors sa rémunération normale, sans
indemnité supplémentaire en compensation.
En conséquence : les jours de congés
utilisés dans ce cadre ne peuvent être
reportés sur l'année suivante et sont ainsi
irrémédiablement perdus. Des exceptions
existent toutefois :
En revanche, la rémunération d'un travail
chez un autre employeur pendant sa période
de congés est strictement interdite : il
constitue même un motif sérieux et réel de
licenciement.
Durée
La
durée du congé est fixée à 2,5 jours ouvrables
par mois de travail effectué au cours de la
période de référence. Si l'on ne peut pas
décompter le temps de travail en mois
entier, on compte par période de 4 semaines
ou de 24 jours.
Exemple : M. Martin est embauché le 1er
janvier. Il pourra prendre 12,5
jours ouvrables
de congé, en fait 13 jours puisque la durée
est arrondie à l'unité supérieure.
La
période de référence pour le calcul des
congés va du 1er juin précédent au 31 mai de
l'année en cours.
Absences
A
l'exception des jours fériés
chômés, les périodes d'absence ne sont pas
comptabilisées dans le temps de travail
ouvrant droit aux congés payés, même s'il
s'agit d'absences pour maladie,
chômage partiel
ou grève.
En
revanche, sont comptabilisés : le temps de
formation, tous les congés payés (y compris
ceux pour événement familial), les absences
pour maladie
professionnelle
ou accident du
travail, les
repos compensateurs, le congé-maternité
ou le congé
d'adoption,
ainsi que les jours d'absence consécutifs à
un accident de
trajet
domicile-lieu de travail (Cour
de cassation,
3 juillet 2012).
Les
congés maladie
de courte durée (moins de quatre semaines)
ne sont pas comptabilisés dans le temps de
travail mais ne changent rien au résultat
final puisqu'on décompte alors par période
de 4 semaines. Exemple : un salarié absent 4
semaines a droit à 30 jours comme un salarié
qui n'a jamais été malade. Au-delà d'un
mois, les
congés maladie
impactent la durée des congés payés, mais de
nombreuses conventions collectives prévoient
des dispositions plus favorables.
Absences pour maladie
Si un
salarié est
malade pendant
son congé, il n'a droit à aucun jour
supplémentaire. La même règle est appliquée
en cas de
congé-maternité
pendant cette période.
En revanche, les jours
de maladie intervenant pendant les congés ne
seront pas comptabilisés dans le temps de
travail.
Exemple : M. Martin bénéficie de 15 jours
d'arrêt-maladie avant de reprendre son
travail. Il « perdra » 15 jours de travail
effectif pour le calcul de ses futurs
congés.
Quand le salarié tombe
malade avant son premier jour de congé, il
aura droit aux jours de congé qu'il n'a pas
pu prendre du fait de sa maladie s'il
reprend son travail avant la fin légale de
la période de congés payés, c'est-à-dire le
31 octobre, Et l'employeur peut même lui
imposer de les prendre avant le 31 octobre.
Exemple : M. Martin tombe malade le vendredi
27 juin, avec un
arrêt de travail
de sept jours. Son congé de trois semaines
débute le lundi 30 juin. A son retour, le
lundi 21 juillet, il aura droit encore à
sept jours de congé supplémentaire.
Si le salarié reprend le travail après le 31
octobre, la durée de maladie est « perdue »
pour lui. Il n'aura droit à aucun jour
supplémentaire.
Le
salarié qui tombe malade avant le premier
jour de ses congés payés a toutefois le
droit, selon la Cour de justice européenne,
de reporter la période de congés.
Décompte des congés
Le décompte des congés
se calcule en « jours ouvrables » et inclut
donc le samedi. Mais le premier jour de
congé ne compte pas si le salarié ne
travaille pas dans l'entreprise ce jour-là.
Exemple : M. Martin part en congé le
vendredi soir pour revenir le mercredi de la
semaine suivante. Le premier samedi ne
compte pas. Il prend donc deux jours
officiels de congé pour quatre jours de
repos. M. Dupont part le jeudi soir pour
revenir le mardi de la semaine suivante. le
premier samedi compte. Il prend donc trois
jours officiels de congé pour quatre jours
de repos.
Les jours fériés chômés
ne comptent pas dans la durée des congés.
Mais les journées de « ponts » sont
comptabilisées, même si l'entreprise est
fermée ces jours-là. Tout comme les jours
fériés pendant lesquels l'établissement est
ouvert.
Voir également :
Les congés payés
expliqués par la DIRECCTE
DIrection Régionale des Entreprises, de la
Concurrence, de la Consommation, du Travail
et de l'Emploi.